Galerie n°27 – Luzon, de la ville étouffante à la douceur des rizières

Nouvelle destination, nouveau continent! Pour notre dernier mois de voyage, nous avons opté pour un changement de culture total… en nous envolant pour les Philippines! C’est que la réouverture toute récente de ce pays résonnait en nous: « bienvenue les Karakash, bienvenue les Karakash »… Alors sans trop réflechir, on a réservé un vol pour cette destination qui fait tellement rêver.

Arrivés à Manille, nous avons un peu déchanté. La « perle du Pacifique » est en fait une mégapole bruyante et puante, saturée de précarité, de trafic et d’humidité. En plus, après deux ans de fermetures et de mesures très stictes face à la pandémie, le secteur touristique est bien mal en point. Nous avons quand même essayé de visiter la ville et ses environs, mais la tâche a été très difficile, car il n’y avait plus aucune infrastructure pour le tourisme et il est quasiment impossible de trouver des informations à jour.

C’est donc sans trop tarder que nous avons sauté dans un bus pour nous rendre dans le centre de l’île de Luzon et partir pour un trek de trois jours à la découverte des célèbres rizières en terrasse de Banaue, construites il y 2000 ans et inscrites au patrimoine mondial de l’humanité. Nous n’avons pas été déçus: des paysages uniques et sublimes nous attendaient…

New York – Tokyo, pas moins de 14h de vol via le grand Nord et le spectacle magique des icebergs de la baie d’Hudson…
…suivi des montagnes enneigées de l’Alaska. Juste magnifique!
Arrivée à Tokyo pour une escale de huit heures dans un aéroport quasiment désert… la page covid n’est pas tournée par ici!
Les toilettes sont cependant ouvertes est ça vaut le coup d’oeil! Il y a même une option qui permet de faire pipi avec le bruit d’une cascade en fond sonore!
Pas de bol pour notre Jean-Nat: en plus de s’être fait amputer son anniversaire d’une bonne moitié en franchissant la ligne de changement de date, il n’y a pas le moindre resto ouvert dans tout l’aéroport. Au final, le repas de fête se limitera à un paquet de Pringles et une bouteille d’affreux rouge dégotés dans le seul kiosque ouvert…
…ne nous reste guère d’autre option que de nous installer pour piquer un roupillon avant de repartir pour Manille.
Après une bonne sieste pour tenter de rattraper les 12 heures de décalage horaire, on se met en chasse de découvertes.
Nous quittons rapidement le quartier chinois dans lequel nous logeons pour nous diriger vers le centre…
…mais on se rend bien vite à l’évidence: Manille est à l’image de son système électrique: surchargé, bordélique et inesthétique. Et encore, on vous épargne les odeurs, le bruit, la chaleur et l’humidité!
En cherchant bien, nous avons quand même trouvé des endroits plus agréables, notamment la vieille ville coloniale espagnole.
Entre les tremblements de terre, les ouragans et la Seconde Guerre mondiale, il ne reste plus grand chose de l’époque coloniale.
Même le Palacio del Governador est en fait un bâtiment récent reconstruit sur le site qui abritait le palais du gouverneur lors de la colonie espagnole, jusqu’à ce que les Philippines ne passent sous domination des Etats-Unis durant la première moitié du XXe siècle.
Cette église est l’un des seuls batiments de la vieille ville à ne pas avoir été réduit en ruine lors de la Seconde Guerre mondiale.
Par contre, il reste du plus grand conflit de tous les temps quelque chose d’original et sympathique: les Jeepneys! En effet, au lendemain de la guerre, l’armée américaine a vendu pour un dollar symbolique les milliers de Jeeps dont elle n’avait plus besoin. Réaménagés et rallongés, ces véhicules bien particuliers sont devenus le transport en commun par excellence dans tout le pays.
Super sympa!
Bon, toutes les cinq minutes, il faut remettre un peu d’eau dans le moteur via ce système home-made.
Malgré le charme des Jeepneys, un jour aura suffi pour nous donner envie de fuir d’ici. Après plusieurs vaines tentatives de collecte d’informations, on décide de partir par nos propres moyens en direction du volcan Taal, à quelques heures au sud de Manille.
Après un voyage long et laborieux, nous voilà enfin arrivés au bord du lac dans lequel se situe le volcan (dans lequel se site un autre lac…). Ne nous reste plus qu’à sauter dans le premier bateau, mais voilà que tombe le verdict clair et sans appel: plus aucun bateau n’est autorisé à embarquer depuis la dernière éruption en mars, car l’activité volcanique reste trop élevée… Z’auraient pas pu le dire plus tôt, non ?!?!?
Nous faison contre mauvaise fortune bon coeur et nous décidons de prendre de la hauteur pour l’admirer de loin!
Le meilleur point de vue est le « Palais dans le ciel » que le dictateur Marcos (père) avait commencé à faire construire avant que son régime ne soit renversé. Renommé « Palais du peuple dans le ciel », le bâtiment n’a jamais été achevé et tombe en ruine.
Ce qui devait devenir la plus haute tour du palais.
Apparemment, il commence à pleuvoir sérieusement par là-bas, il est peut-être temps pour nous d’y aller?
Effectivement, il était temps! Finalement, c’est peut-être une bonne chose de ne pas être allés au volcan. Allez, on s’encourage, c’est reparti pour un interminable trajet retour jusqu’à Manille!
Actuellement on étudie l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Impossible de passer à côté du mémorial dédié aux Américains morts au combat aux Philippines.
Des tombes de soldats à perte de vue…
…et les noms de tous ceux dont les corps n’ont pas été retrouvés.
On repart marqués par ce lieu, en priant pour que jamais notre Monde ne sombre à nouveau dans une telle folie.
Sur le retour, on passe à côté d’un aiguilleur de train. Ici, ce métier se fait encore à l’ancienne!
Dernière vue nocturne sur la capitale avant de partir pour la campagne. Sur la gauche, on voit qu’un incendie fait rage du côté du port, peut-être provoqué par la qualité du réseau électrique?
On attend avec impatience notre bus de nuit.
Après une dizaine d’heures de voyage, enfin de l’air pur!!!
On grimpe dans une jeepney qui nous amène chez le papa et la maman de Franz, notre guide pour ces trois jours de trekking.
Elle est jolie celle-ci!
A peine les sacs posés, nous voici partis pour la découverte du lieu. Avant la grande marche, un petit tour en prenant de la hauteur.
Youhou!!
Et là, on découvre un paysage fabuleux.
Marcher dans ces rizières vieilles de plus de 2000 ans, c’est du pur bonheur!
Les couleurs vertes pétantes ne sont pas reproductibles sur les photos, même avec les meilleurs filtres. Il faut vraiment le voir pour le croire!
C’est un travail titanesque de tous les jours pour ces gens de cultiver le riz de cette manière.
Pas d’exportation de ce produit d’exception, les récoltes suffisent uniquement à leur consomation personelle.
Et le tourisme est un bon complément. Cependant, durant le covid, les gens d’ici ont malheureusement dû se résigner à planter des tomates et d’autres légumes à la place du riz pour s’assurer un revenu minimal…
…mais ils sont conscients de l’importance de préserver ce patrimoine unique et nous avons donc bon espoir qu’ils puissent revenir en arrière très vite!
Ho! Des sources d’eau chaude!!! On n’aime pas ça nous!
Cette fois, on est fin prêts pour attaquer le trek avec nos guides Franz et James.
Tout au long de la marche, on aperçoit des plantes hautes et rouges qui sont protectrices du riz, qui servent à la cérémonie lors de la récolte et qui fonctionnent même comme paratonnerre pour protéger ceux qui travaillent dans la rizière.
On s’enfonce dans la forêt vierge.
Parfois, on doit retirer les chaussures pour traverser les rivières.
Après quelques heures de marche, on tombe sur une route en construction. Un vrai massacre dans une forêt si bien préservée jusqu’ici.
On poursuit notre chemin avec parfois quelques passages plutôt compliqués.
Mais ça en vaut la chandelle.
Pas besoin de scierie ici, tout se fait en direct..
Ho non c’est quoi ça? On se fait attaquer par des sangsues…
Quel carnage!!!!
Bon, il faut bien prendre un petit frichti après toutes ces émotions.
Et ça repart…
…ça descend…
…et ça remonte!!
Vu d’en haut…
…vu d’en bas.
Désolé, il y a peut-être un peu trop de photos des rizières, mais on n’a pas pu choisir!
Franchement, c’est beau hein?
On y est presque et toujours pas une goutte de pluie…
… et voilà qu’à peine arrivés, c’est le déluge. Une fois encore, on aura eu le c.. bordé de nouilles!!!
Bon, question bol, il faut croire que c’est les filles qui le provoquent: battre ses parents sur le fil en ayant 200 les bourgs et 150 les nels sur la même donne, c’est juste indécent!!!
Juste avant de repartir le lendemain matin, on a la chance de passer par l’école du village, heureuse de réouvir et de nous accueillir pour nous chanter quelques chansons.
On a fini avec un picoulet du meilleur effet.
Allez, encore 5 heures de marche, on y est presque.
Jolie orchidée.
Un petit passage par une cascade, histoire de se rafraîchir un coup…
Et de reprendre des forces.
On remonte quelques étages.
Et on dit au revoir à ce lieu magique qui restera gravé dans nos mémoires.
C’est reparti pour un bus de nuit, vers de nouvelles découvertes!